Compte rendu du sgt Pierre Savioz:

Un week end qui VAUD le coup!

Je vais aller droit au but: c’était génial et inattendu!
Pour faire simple, je pensais qu’après avoir fini mes jours de services au printemps 2016, je
pensais que j’allais sagement attendre mon dernier ordre de marche pour rendre tout mon
matos et qu’entretemps celui-ci croupirait bien sagement dans ma cave.
Et bien c’était sans compter sur l’ASSO Vaud qui a su m’intriguer avec un week-end au
programme riche et intéressant.

Vendredi
Une arrivée en début de soirée, on ne connait pas grand monde, mais des poignées de mains
chaleureuses et des « salut, t’es nouveau? » mettent tout de suite dans la bonne ambiance. Et
bim, direct dans un Duro pour aller faire du tir de nuit dans un KD box. Ah cette promiscuité
humaine, pour un peu ça m’avait manqué.
Un clair de lune, cette senteur de la poudre, les pamirs qui réchauffent les oreilles, c’est
simple: me revoici en hiver 2008 en école de recrue. Que de souvenirs! L’instruction est bien
donnée, on tir, on analyse, le tout dans une bonne ambiance.
Retour aux cantonnements pour un « moment de camaraderie » et là, ce sont les bons
souvenirs des cours de répèt’ qui reviennent. On se connait peu, mais on échange. J’ai la
bonne surprise de remarquer des militaires qui arborent les couleurs de la France. Si dans un
premier temps j’étais surpris j’ai vite découvert que on partageait les mêmes valeurs: désir
d’approfondir notre entrainement, rencontrer de nouvelles personnes et apporter des produits
de notre terroir afin d’enrichir la tablée. (il faut dire qu’avec mon frère, on n’y est pas allé de
main morte: 2 kg de pain, 1 demi meule de fromage a raclette avec son fourneau. Le tout raclé
à la baïonnette… nettoyée, bien entendu)

Samedi
Bien que la nuit fut courte, nous voici prêts à attaquer le programme de samedi. Et celui-ci est
dense: entrainement au pistolet d’ordonnance et tir au Fass sur cibles jockey le tout sous une
douce tombée de neige.
C’était la première fois qu’on m’instruisait au pistolet et l’instruction était au TOP. On a pu
tirer ce qu’il fallait, ni trop peu ni trop. Après un copieux repas orchestré par un staff
magistral (on le sent que la nourriture était bonne?) on est parti pour du tir dynamique sur
cibles jockey. Différentes positions de tir nous sont présentées. En tant qu’explo, je n’avais
jamais tiré assis, accroupi ou de côté et encore moins au pistolet à 170 m.
Malgré le temps, on peut toujours voir le sourire sur les visages des camarades ainsi que pour
les instructeurs. Bref, du plaisir à l’état pur!
La journée continue sur une « instruction aux armes légères » et là, j’ai été bluffé. Plutôt que
de nous montrer un « bête » PowerPoint sur des fusils, patati patata. Voilà qu’on se retrouve
avec des fusils d’assauts venant de différentes régions et périodes: Autriche, USA, Israël, Ex-
URSS…
Chaque groupe s’est vu attribué un fusil et devait le présenter au restant des participants.
Plusieurs styles de présentation furent utilisés: du factuel au plus concis en passant par la
présentation « télé-achat »…
Après tout ça un Instant de Camaraderie bien mérité.

Dimanche
Au programme du dernier jour, une mise en situation avec un exercice sur les checkpoint
(frontières, barrages routiers etc). Honnêtement je n’ai jamais eu un tel exercice de toute ma
« carrière » à l’armée. Quand on nous exerçait, c’était TOUJOURS pour nous faire nous
attendre au pire. Et là, je fus déstabilisé quand des plastrons/instructeurs, jouaient
simplement des citoyens voulant se rendre voir leur tantine ou rentrer du boulot.
C’est quand on a commencé à recevoir des groupes plus hostiles que j’ai vraiment pu me
rendre compte que tout peut se passer très vite si on se laisse déborder. Et dire qu’il a fallu
que je finisse mes jours de services pour apprendre cette leçon…
S’en est suivit le nettoyage des fusils et des pistolets, pour être franc, ça… ça ne m’avait pas
manqué. Mais avec tous ces participants motivés, ce fut bien plus rapide que dans mes
souvenirs, encore une fois: chapeau à tous!

Et enfin si à l’armée, le dimanche rime avec le blues du retour en caserne, là c’était la fin qui
se faisait sentir. Le week-end avait passé tellement vite. On serre des mains, on fait des bises à
de charmantes militaires (on apprends aux françaises: « qu’ici c’est 3! ») et on souhaite une
bonne rentrée à tous.
En définitive, une super bonne surprise, de très bonnes instruction, du « pan pan boum boum »
comme j’aime, des bons rires (mais des heures de sommeil à rattraper…). Bref j’ai hâte de
retrouver c’t’équipe.
Sergent Explo’
Savioz P.